Père René Giraudet : béatification un prêtre vendéen résistant contre le nazisme

Il y a des histoires qui touchent le cœur parce qu’elles racontent des vies simples qui se dressent, presque naturellement, face à des forces colossales. Un peu comme David contre Goliath : pas d’armure brillante, pas de grands discours, juste une fidélité qui tient bon. L’histoire du père René Giraudet fait vraiment partie de celles-là.

Une vie donnée aux plus fragiles

René Giraudet naît le 4 décembre 1907 à Luçon (Vendée). Il entre au séminaire, et il est ordonné prêtre des Missions Étrangères le 5 décembre 1930, selon le diocèse de Luçon. Faible de santé, il ne part pas en Asie comme il l’espérait, mais reste dans le diocèse de Luçon, où il exerce comme vicaire à Saint-Hilaire-de-Loulay, puis comme curé de Saint-Hilaire-du-Bois. 

 

Prêtre clandestin dans l'Allemagne nazie

Pendant la guerre, il répond à un appel : devenir aumônier clandestin auprès des travailleurs français en Allemagne. Sous couverture d’ouvrier, il se rend à Berlin, travaille comme droguiste, puis comme métallo et contrôleur, tout en accomplissant discrètement son ministère de prêtre (confessions, communions, baptêmes…)

Quand la foi devient résistance

Le 12 juin 1944, il est arrêté par la Gestapo pour “activités religieuses”. À première vue, ça paraît presque absurde : être arrêté… pour avoir été prêtre. Mais à cette époque, célébrer la messe discrètement, confesser un ouvrier français, distribuer une parole d’espérance, c’était considéré comme une menace par le régime.

Parce que oui : le nazisme n’attaquait pas seulement les soldats, les juifs, les handicapés, etc. Il attaquait aussi la foi chrétienne dès qu’elle soutenait les plus faibles. Pour eux, un prêtre qui rappelait la dignité de chaque personne était un ennemi. Sa simple présence, son écoute, sa manière de ranimer le courage… c’était déjà de la résistance.

Et ça, je crois que ça parle fort à notre génération : parfois, tenir à ce qui est juste suffit à déranger ceux qui veulent écraser.

Le martyre : déportation et fidélité

Suite à son arrestation, il est emprisonné à Berlin (prison d’Alexanderplatz selon certains témoignages). Le 23 septembre 1944, il est déporté vers le camp de Sachsenhausen (matricule 104467).  Plus tard, il est transféré à Bergen-Belsen, où il contracte le typhus. Lors de la libération du camp (15 avril 1945 selon certaines sources), il est rapatrié en France par avion sanitaire. Le 12 juin 1945, il meurt à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (en région parisienne). Il repose aujourd’hui à Chantonnay (Vendée). 

Reconnaissance et Béatification

L’Église reconnaît son martyre : selon le diocèse de Luçon, le pape a officiellement validé son statut de martyr parmi les 50 Français victimes nazies. Une béatification est en préparation, qui honorera son témoignage de foi et de courage. Elle aura lieu le 13 décembre 2025.

 

Pourquoi son exemple résonne aujourd’hui

  • Il montre que la foi, combinée à la charité, peut devenir un acte de résistance ;
  • Il rappelle que les prêtres ne sont pas que des “fonctionnaires de Dieu”, mais des témoins concrets, présents au plus près des souffrances humaines, de l'actualité, notamment la montée des actes de violence autour du retour de l'idologie nazie ;
  • Sa “force tranquille” parle particulièrement à notre génération : pas besoin d’être flamboyant pour changer les choses.
  • Enfin, sa fidélité jusqu’au bout nous invite à réfléchir : qu’est-ce que je suis prêt-e à donner pour ma foi et mes convictions ?

Commentaires