En Vendée comme ailleurs, les ragots blessent… mais l’Évangile guérit !

Les noms ont été changés pour protéger la personne. Cela s’est passé il y a quelques mois, lors d’un stage que j’ai effectué dans une association d’aide aux plus démunis, et cela m’a profondément marquée.

Dans un coin tranquille de Vendée, entre bocage et marais, vit Lina, mère célibataire d’un petit garçon qui approche les 10 ans. Le père est partie, avec une autre et son fils... il s'en fiche. Elle a des soucis de santé chroniques, un handicap invisible (pas de fauteuil, pas de canne…) : pour les commères du village, c’est comme si elle n’avait rien.

Vous savez, une commère croit tout savoir ; et même quand elle ne sait rien, elle suppose, et prend ses hypothèses pour la réalité.

 

💫Jacques 3:9-10 dit : " Par elle nous bénissons Dieu notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Mes frères et sœurs, il ne faut pas que tel soit le cas". 💫

 

Lina vit avec un revenu très limité. Les jours sont parfois lourds, la fatigue écrasante, et l’avenir semble toujours incertain. Les entreprises sont réticentes à l'embaucher.

Dans son village, les ragots soufflent comme un vent froid. 

On murmure : “Elle ne fait rien”, “Elle profite du système”, “Elle aurait pu faire autrement”, "C'est une assistée", "Quand on veut, on peut !", “Elle n’élève pas correctement son fils”, Toujours des excuses", “...non, mais en fait elle a pas envie de travailler, voilà !”...

Les paroles glissent à voix basse, à peine dissimulées, mais Lina les entend. Parfois sur le parking devant l’école, parfois sur le parvis à la sortie de l’église, parfois devant la boulangerie trop petite où il faut faire la queue pour rentrer. Chaque murmure pèse, chaque regard la jauge. Puis vient le jour où les aides peinent à arriver, où le courrier qu’elle craint annonce des décisions incertaines, où le silence devient écrasant. Elle devient la cible des commérages, la victime facile à blâmer : celle qu’on connaît, qu’on juge, qu’on regarde de côté.

À force de subir ces jugements, Lina se replie. Elle ne prend plus certains rendez‑vous médicaux. Elle ne sort plus autant. Son fils, lui, observe : “Maman, pourquoi je ne peux pas aller au club comme les autres ?” Et elle sourit, cache son angoisse, tente de préserver un peu de normalité.

Les ragots ne sont pas seulement des mots : ils sont des poignards invisibles qui assassinent la dignité, la confiance et la joie de vivre. Et quand s’ajoutent les obstacles administratifs et financiers, le poids devient presque insoutenable.

En tant que chrétienne, je me suis toujours demandé comment il était possible de répéter encore et encore que suivre le Christ, c’est aimer son prochain… et l'heure d'après, assassiner en paroles ce même prochain sur le parvis de l'église, au café du coin ou en rentrant chez soi. 

En tant que chrétienne, je me rappelle les paroles du Christ : “Aime ton prochain comme toi‑même”. 

Incarnez l’amour de notre Seigneur Jésus‑Christ : cessez de médire. Et si vous ne savez pas, abstenez‑vous de parler. Ne dit‑on pas que la parole est d’argent, mais que le silence est d’or ? Soyez l'or de dieu. Préférez le silence aux paroles et aux hypothèses hasardeuses sur la vie des autres.

Lina n’a pas mis fin à ses jours, mais elle y a pensé. Lorsque sa situation s’est améliorée, elle a choisi de déménager, ne supportant plus de se voir dans le regard des autres comme la « cassos » qu’elle avait été. Ne supportant plus ces gens qui tout à coup parce que ça allait mieux, lui redonnait le droit d'exister, d'être mieux considérée elle et son fils. 

 Photo sources Pexels de Keenan Constance

"L’Insee a publié, lundi 7 juillet, ses données pour l’année 2023 : le taux de pauvreté atteint 15,4 %, son plus haut niveau depuis le début du décompte en 1996. L’écart entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres s’est creusé, proche de celui du début des années 1970."

Source LeMonde.fr juillet 2025

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