Bienheureux Pierre Claverie — L’amitié plus forte que la peur

Salut à tous et à toutes !

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un homme que j’ai découvert il y a peu, et qui m’a franchement marquée : Pierre Claverie. C’était un évêque né en Algérie, dans les années 1930. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Mais plus je lis sur lui, plus je me dis : ce type avait un vrai don pour l’amitié. Une amitié courageuse, sincère, sans barrière.

Reconnu martyr en janvier 2018. Béatifié en décembre 2018 à Oran.
Le corps du bienheureux Pierre Claverie repose dans une chapelle de la cathédrale Sainte-Marie d'Oran.
 

1. Vivre « dans sa bulle » au temps de l'Algérie coloniale

Pierre est né à Alger, dans le quartier populaire de Bab el Oued, dans une famille française. Il a grandi dans ce qu’il appelait plus tard sa « bulle coloniale ». Il dit à propos de son enfance :

« Je suis passé complètement à côté du peuple musulman, qui constituait les neuf dixièmes de mon environnement humain. » (Source : Présence Info , « Le don extraordinaire » de Pierre Claverie pour l’amitié, mars 2025, Frédéric Hountondji) 

Franchement, cette phrase m’a arrêtée net. Parce qu’elle dit quelque chose qu’on vit tous, à notre manière : parfois, on côtoie des gens tous les jours sans jamais les voir. On reste dans nos cercles, nos repères, nos petites bulles.

2. Sortir de sa bulle et amitié en temps de guerre

Des années plus tard, Pierre est devenu dominicain. Il aurait pu rester en France tranquillement. Mais non : en 1967, après l’indépendance de l’Algérie, il choisit de revenir vivre là-bas. Pas pour faire de la nostalgie coloniale, mais pour vivre avec les gens.Il apprend l’arabe, étudie l’islam, et découvre peu à peu une autre façon d’être croyant, humain, frère. Lors de son ordination comme évêque d’Oran, il dira :

 « Avec vous, en apprenant l’arabe, j’ai surtout appris à parler et à comprendre le langage du cœur, celui de l’amitié fraternelle où communient les races et les religions. » (Source : Présence Info)

Ce n’était pas juste des mots. Il vivait vraiment ce qu’il disait : le dialogue, pas en théorie, mais au quotidien. Dans les années 1990, l’Algérie est en pleine guerre civile. Attentats, menaces, peur. Beaucoup de chrétiens sont assassinés ou quittent le pays. Pierre, lui, refuse de partir. Il dit qu’il se sent lié à ce peuple, qu’il veut « partager sa souffrance et son espérance ».

 « C’est maintenant que nous devons prendre notre part de la souffrance et de l’espérance de l’Algérie, avec amour, respect, patience et lucidité. »

Le 1ᵉʳ août 1996, il est tué dans un attentat avec son jeune chauffeur algérien, Mohamed Bouchikhi. Leur mort commune est devenue un symbole : un chrétien et un musulman, unis dans la fraternité jusqu’au bout.

3. Ce que je retiens de lui

Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il ne prêchait pas « l’amour de l’autre » depuis un fauteuil : il le vivait, parfois au péril de sa vie.

  • Il n’a pas choisi la peur.
  • Il n’a pas choisi le confort.
  • Il a choisi l’amitié.
  • Et cette amitié, elle n’était pas naïve : elle était exigeante, solide, lucide.

4. Et pour nous, aujourd’hui ?

On n’a pas besoin d’être évêque pour faire pareil.
Parfois, il suffit juste de :

  1. dire bonjour à une personne qu’on croise sans jamais lui parler ;
  2. écouter quelqu’un avant de juger ;
  3. s’intéresser à une culture, une foi, une histoire différente de la nôtre.

Pierre Claverie disait aussi :

« Le dialogue, c’est une œuvre sans cesse à reprendre. »

À très vite pour une autre rencontre inspirante.
Prenez soin de vous 🌸 et que dieu vous bénisse.

Claire-Anne 

 

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