Marie, Lumière du marais

Je me surprends parfois à fixer le plafond de l’église pendant le sermon, les yeux mi-clos, l’esprit ailleurs. Tout ça pendant que le papy au fond chante faux avec sa voix de bariton. Je l'aime bien, rassurez-vous. 😀 Les mots du prêtre tombent dans mes oreilles, un à un, comme des gouttes d'eau au fond d'un puits. Charité, péché, salut, résurrection… 😓 Je les ai entendus des centaines de fois, mais ils semblent avoir perdu leur impact, leur lumière.  Ils ne parlent plus de la vie que je mène, de la société d'aujourd'hui, des problèmes qu'on vit, des joies aussi. Je ne devrais pas m’ennuyer en écoutant parler de Dieu. Mais la messe, souvent, me semble un geste mécanique, une convention répétée sans la musique intérieure qui devrait l’animer. Je n'ai pas peur de le dire. Il faut oser être sincère, vrai pour avancer. Alors je me surprends à imaginer des mots qui auraient du goût, des gestes tangibles, des actions qui concrétisent. Des petites choses qui parle...

Une scène du quotidien Aujourd’hui, j’te raconte une petite scène du foyer d'adolescents où j'interviens. Fin de journée. Ambiance un peu tendue.Un jeune arrive énervé. Il enchaîne les refus dans sa recherche de stages. Et là, au milieu de tout ça, il me balance : “Dieu, il sert à quoi, sérieux ?” Silence. Je cherche une réponse… cette question m’a un peu prise de court. “Tu sais… je ne peux pas te donner une réponse toute faite. Peut-être que Dieu, oui, sert à quelque chose — ou plutôt, qu’il est là, dans ce qui se passe. Il y a laissé sa marque. Pas forcément un miracle, ni un grand signe, non. Juste une trace, un souffle… quelque chose qui fait que ce qui arrive n’est pas dénué de sens, même si on ne le voit pas tout de suite.” Et si croire, c’était rester ? Depuis, j’y pense souvent. Peut-être que “croire”, ce n’est pas avoir toutes les réponses, ni savoir citer des versets. Peut-être que c’est juste ne pas fuir . Rester là quand tout le monde s’en va. Persévér...

"Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire [...] j'étais malade et vous avez pris soin de moi; j'étais en prison et vous êtes venus me voir.” Matthieu 25:35-36  Les paroles de Jésus Christ avant celle d'un homme politique J’entends encore la voix de Jésus dans l’Évangile : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger … j’étais nu, et vous m’avez habillé… » (Mt 25:35‑36). L’inverse est vrai aussi : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits… c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25:40). Donc, quand nous construisons des politiques ou des discours qui disent : « les pauvres coûtent cher », ou « ils ne font rien », qu’est‑ce que nous faisons ? Nous renions ce que le Christ nous demande ou… nous ne l’entendons pas. Le pauvre n’est pas un numéro, mais un frère ou une sœur. Dieu habite dans la fragilité.  Quand la haine du pauvre s’invite dans nos lois et nos discours On entend partout : « l...

 Aujourd’hui, en portant mon prénom, je ne peux m’empêcher de penser à Claire d’Assise . Cette femme de lumière, née au XIIIᵉ siècle, m’inspire depuis toujours par sa force tranquille et sa radicalité joyeuse. Elle a choisi de quitter le confort matériel pour se consacrer à ce qui compte vraiment : la paix, la simplicité et l’amour du prochain. La simplicité de Claire d'Assise Dans un monde où tout nous pousse à accumuler, à briller ou à posséder, Claire nous rappelle que le vrai courage est souvent silencieux. Elle a compris, avant beaucoup d’autres, que le pouvoir n’est pas dans la domination, mais dans la capacité à créer du lien, à écouter, à protéger les plus vulnérables. Je me plais à penser que, comme elle, nous pouvons agir chaque jour, modestement , mais avec fidélité à nos convictions : tendre la main, accueillir l’étranger, défendre la justice. Et ce, sans bruit, sans éclat, mais avec une joie profonde, presque contagieuse. Claire d’Assise n’était pas une révolutionnair...

 Aujourd’hui, j’avais envie de parler d’une personne qui m’inspire énormément : Dorothy Day. Oui, ça peut sembler un peu « vieille Amérique », mais en vrai, elle est tout sauf poussiéreuse. Dorothy Day, c’était une militante catholique qui a mis sa foi au service de la justice sociale. Pas pour la gloire ou les honneurs, mais pour agir concrètement, auprès des plus pauvres et des plus fragiles. Elle a cofondé le Catholic Worker Movement , un réseau d’hospitalité pour les sans-abris, et elle a passé sa vie à défendre les droits des travailleurs, à dénoncer la guerre, à tendre la main aux laissés-pour-compte.  Ce que j’admire le plus, c’est sa cohérence : elle vivait ce qu’elle prêchait, même quand c’était dur ou inconfortable. Parfois, dans nos débats ou nos luttes d’aujourd’hui, on oublie un peu ça. On parle beaucoup, on écrit beaucoup, mais agir vraiment… c’est autre chose. Dorothy Day, elle ne s’est pas contentée de parler, elle a fait. Et c’est exactement ça qui fait que so...

 Bonjour à toutes et tous, Je m’appelle Claire-Anne et je vis dans le Sud-Vendée, au cœur du Marais poitevin. Ici, entre les canaux tranquilles et les bocages verdoyants, j’ai appris à observer, écouter et surtout à prendre soin de ce qui m’entoure — les gens, la nature, la vie. J’ai longtemps cherché un lieu où poser mes pensées, mes découvertes, mes coups de cœur spirituels. Ce blog est ce lieu. Il sera, je l’espère, un espace de partage, de réflexion et de lumière. Ma foi est au centre de mon chemin, mais elle n’est jamais isolée : elle s’incarne dans l’attention aux autres, dans le respect de chacun et dans la joie de petites actions concrètes.  Je m’inspire de figures qui incarnent cette spiritualité ouverte et engagée : Marie, Sainte Claire, Saint François d’Assise, Hildegarde de Bingen, mais aussi d’autres personnalités chrétiennes, comme Saint Vincent de Paul, Sainte Thérèse de Lisieux,  Sainte Élisabeth de Hongrie, Dorothy Day, Mgr Helder Câmara, Oscar Romero,Mar...